Rentrer chez soi. Rentrer à la maison, celle de pierre et celle de coeur. Avoir eu 35 ans en Janvier.
Ouvrir la porte de mon appartement, retrouver mes livres, mes meubles, mon décor.
Ouvrir la porte de mes amitiés et de mes amours: « Raconte-moi. Comment as-tu vécu en mon absence ? Quelles aventures ont coloré ta vie ? »
Et raconter mes propres aventures. Dans le silence. À mes pages vierges.
Retrouver mes repères et voir, grâce à cette distance que l’absence permet, ce que j’ai besoin de changer pour être encore mieux respectueux de moi-même et de mes besoins.
Ce désordre, je n’en ai pas besoin. Cette violence, je peux m’en passer.
Changer tout
Je n’ai pas peur de changer. Pas peur des conversations difficiles où je dis: « je ne suis pas bien, je veux autre chose ». C’est comme ça que l’on avance, ensemble ou en solitaire, chacun sur son chemin et côte à côte.
J’entre dans de nouveaux paradigmes de vie. J’y suis bien. Parce qu’ils me correspondent.
Paradoxalement, depuis que j’ai décidé de m’affranchir des cadres normatifs qui encombrent les relations, j’ai les relations les plus saines de ma vie. Les frontières ont sauté, ni on, ni off, mouvantes, organiques.
Je suis profondément bien. En phase. Aligné. Centré. Parce que je me respecte, je respecte mes besoins en les reconnaissant et en les exprimant. Je peux alors aimer sans condition (je n’attends pas de l’autre qu’il prenne soin de mes besoins pour moi), sans exigence ni attente.
Ma vie est plus riche grâce à l’attention mutuelle que nous nous portons, affranchie de la peur de la perte.
« Ce n’est pas si paradoxal que ça », me dit Renard, « c’est juste qu’on est tellement imbibé culturellement. Mais une fois qu’on a entamé la déconstruction, on découvre à quel point l’amour est sans cadre et sans limites, et peut être en croissance perpétuelle si on le laisse vivre naturellement ».
Dépoussiérer mes ambitions
Libéré du poids des attentes de l’autre (comment le laisser exiger ce que je n’exige pas pour moi-même ?) je peux lever le voile sur les trésors oubliés de l’intérieur de ma psyché, mes rêves poussiéreux. Et décider qu’il est temps de les ranimer.
Même si je trébuche parfois et que mes démons réussissent encore par moments à me rattraper, j’ai à coeur d’avoir des conversations propres, saines, constructives avec mes ambitions. Plutôt que de m’accabler, je m’encourage. Plutôt que de me condamner, j’apprends à me comprendre et m’écouter.
Sans attente de l’autre, il n’y a que de l’accueil bienveillant. C’est la fin de la lutte de pouvoir dans la relation. C’est la recherche de l’équilibre individuel de chacun pour assurer l’équilibre mutuel. « Réalise tes rêves » devient le postulat qui précède tout le reste.
J’oublie souvent que le reste du monde ne vit pas selon les mêmes paradigmes. Quand j’ai des conversations avec des gens qui vivent de l’autre côté de mon miroir je me souviens de mesurer mes propos, je retiens ma flamme alors que je devrais sans doute la laisser briller et tant pis si certains s’y brûlent et m’en veulent.
Je ne suis pas intéressé par le débat mais plutôt par l’expansion de mon bonheur et de celui des personnes qui m’entourent, quelque forme que prenne ce bonheur.
Aucun compromis
Je ne tolère pas que l’on me fasse souffrir parce que c’est me trahir que d’accepter cela. Et cela commence par moi-même. Si j’ai des habitudes néfastes, autodestructrices, ou simplement des freins à mon propre développement, je me fais un devoir de les transformer.
Pour cela je dois comprendre l’utilité de ces habitudes et de ces comportements. A quoi me servent-ils ?
Toute action vise une récompense, un résultat positif. Parfois c’est une satisfaction à court-terme qui se met en-travers d’un épanouissement à long-terme. D’autres fois, c’est la recherche du confort qui m’empêche de repousser mes limites pour aller à la rencontre de mon véritable potentiel.
Si j’arrive à remplacer ces habitudes par d’autres, ces automatismes par une discipline propre à me faire réaliser mes objectifs et mes rêves, alors ma vie ne pourra qu’aller en s’amplifiant.
Rien ne sert d’attendre, rien ne sert de se presser
Je n’ai pas peur d’échouer, parce que l’échec n’est qu’une projection de l’esprit, une abstraction sans réalité tangible. J’ai peur de réussir parce que j’ai trouvé un équilibre fragile qui m’offre autant de temps libre que j’en désire et que j’ai peur de devoir le sacrifier.
Mais je suis prêt maintenant, c’est ce que dit mon retour. Je suis prêt à la discipline et aux nuits blanches et à la détermination qui ne lâche rien.
Trois mille mots par jour, blog exclu. Trois mille mots pour avancer sur les nouvelles, les romans, les projets de scénar, les manuels, les guides, tous les livres qui bouillonnent en moi et qui exigent de sortir.
Le long chemin solitaire qui mène à soi
Si je ne le fais pas aujourd’hui je le ferai demain alors pourquoi attendre encore ?
J’ai fini de me leurrer avec cette version de l’histoire qui dit qu’un jour il est trop tard. Aujourd’hui, demain et jusqu’à ma mort il sera encore temps de me lancer.
Attendre, repousser, c’est me priver des opportunités d’expansion que le succès (1er succès: garder le cap de la discipline) m’offrira alors j’ai décidé de ne plus attendre.
Si j’exclus le blog de mon objectif quotidien, pourquoi le continuer ?
Ce blog est un espace de construction de la pensée autant qu’un espace de distraction. 52 billets par an, c’est l’équivalent d’un petit roman. Si je me débrouille pas trop mal, je pourrai en tirer assez de matière pour un livre.
Fuir la fiction – parce que la fiction est parfois difficile à écrire – ce n’est pas le but. J’espère ici réussir à témoigner de l’évolution de mes paradigmes. En mettant mes tripes à nu, j’espère donner à voir le chemin tortueux qui mène au sommet d’une vie.
Le chant des Muses
Quand je pousse la porte de mon appartement après cette absence de deux semaines, c’est la muse de mon écriture qui entonne ce chant d’accueil :
Welcome home
Welcome home
It’s so good to see your face
Welcome home