Trouver du temps de vraie solitude. Des temps longs. Une semaine, un mois. Seul. Pour rêvasser sans être interrompu. Pour me laisser porter sans urgence par les flux de désir, les impulsions créatives, les moments de paresse sans injonction ni culpabilité.
Donner de la place aux projets créatifs, ceux que personne n’attend, ceux qui ne comptent que pour moi (dans un premier temps), ceux qui m’ancrent dans le présent, qui m’ancrent dans la vie. Je ne comprends pas qu’on puisse dire « la fiction, c’est de l’évasion », quand la fiction, justement, me connecte davantage à ce que c’est qu’être en vie : créer, ressentir, vibrer, rêver. Ce sont les autres, ceux qui croient aux flashs info et aux mouvements de la bourse, aux impôts et aux diplômes, aux récompenses, à l’adulation sociale, qui me paraissent, à moi, chercher à s’évader.
Façonner une vie sur mesure, où mon temps m’appartient.
Passer de 51% à 96%
Savoir dessiner. Savoir quoi dessiner. Là il y a trop de possibles. Je pioche ici, là, et encore là-bas, au hasard de quoi ? Je n’ai pas de critères de choix clairs.
Devenir riche ne solutionnerait rien. Devenir riche ne changera pas l’obligation de scolarité, les tensions latentes avec Coralie qui m’épuisent par avance.
Partir, pas partir. Le fond c’est de retrouver le sentiment de liberté. Le sentiment que mes journées m’appartiennent.
Retrouver le monde et sa richesse et sa générosité accueillante et ses jupes qui volent au vent et les chiens errants et les troncs d’arbres charriés par les fleuves.
Retrouver l’énergie de faire, d’oser, d’inventer, de bouger les limites, de progresser vers davantage de beauté.
Me libérer d’un quotidien étouffant, marqué par l’urgence, par le manque (de temps, de solitude, de silence, d’énergie, de légèreté, d’horizon).
Pourquoi ne pas remplacer, comme ça, les listes d’objectifs par des listes d’enjeux ?