Quand tu n’es plus là, que la lune perce les nuages et que je n’arrive pas à dormir parce que mon corps n’a pas assez exulté, que mon esprit n’a pas assez travaillé et qu’il me reste de l’énergie à revendre. Quand même les plantes ne répondent plus à mes sollicitations, que la maison dort et que plus rien ne m’intéresse, je fixe le vide.
Je joue avec la flamme d’une bougie, je caresse l’idée de me verser un verre de rhum ou de me servir un autre café. Ce sont des trompe-l’ennui, pas de réelles envies.
Quand j’ai mal au dos d’avoir trop peu bougé, mal à la tête d’avoir trop peu écouté le silence, que tu dors d’un sommeil dont tu as plus que besoin et sur lequel je ne peux pas veiller à cause de la distance qui nous sépare, il ne reste que l’ennui.
Trop heureux du présent pour me laisser aller à la nostalgie, trop serein de l’avenir pour laisser l’angoisse m’envahir.
Je regrette, dans ces instants, la cheminée de mes parents. Regarder le feu m’apaise et m’occupe et me divertit sans me couper de moi comme le feraient, au hasard, un film ou une série. De toute façon, il est trop tard pour regarder quoi que ce soit. Demain, je me lève.