Un jour, ma vie sera derrière moi. Il ne sera plus temps, alors, de me demander ce que j’aurais voulu vivre et réaliser.
Je n’attends pas qu’il soit temps, je n’attends pas d’être prêt, pour vivre.
J’ai cessé de me demander si j’étais légitime d’avoir des idées ou de les exprimer. Je suis là, je vis, je ressens. Mon expérience en vaut une autre, même si elle ne vaut pas plus qu’une autre.
Alors je la partage. Peut-être que quelqu’un pourra en bénéficier pour vivre une vie meilleure, comme j’ai utilisé l’expérience d’autres vivants avant moi pour construire et réorienter ma vie de la façon qui me convient le mieux.
Sénèque, l’Ecclésiaste, Epictète, Nietzsche, ont été des modèles. Ils ont fait écho, dans mon adolescence, à mon sentiment précoce de la brièveté de la vie. Ils m’ont donné, à travers les âges, des outils conceptuels pour m’emparer de cette conscience aiguë que chaque instant était précieux.
Je n’ai découvert le Memento Mori que plus tard. « Je me souviens que je vais mourir ». D’abord dans un article, sur le web. Puis sur la peau d’une femme qui m’apaise.
Je ne veux pas vivre pour mes temps libres. Quand Guillaume me demande: « Combien de jours veux-tu travailler chaque semaine? » Je réponds « Sept ».
Quand il demande: « Combien de vacances prends-tu? » Je le regarde sans comprendre: « Pour quoi faire? »
Vivre, je le fais dans mon travail, mes amours, le temps que je passe avec mon fils, le temps que je passe seul. Je fonctionne sur le principe simple du « Hell Yes or No », qui encourage à ne faire que ce qui nous enthousiasme et nous passionne, de ne rien faire en demi-teinte.
https://www.youtube.com/watch/v?D1ehWlVeMrqw
Vivre: Apprendre, aimer, créer.
Je veux que toutes mes interactions avec le monde, avec les autres, nourrissent ce triptyque. Je n’ai pas le temps pour autre chose. Demain je serai vieux. Demain, tout sera fini.
Pour l’instant, ma vie se déroule devant moi. Il me reste plus à découvrir qu’à me souvenir mais le temps file et la vie est brève.
J’essaye de me souvenir de remercier tous ceux et celles qui, dans ma vie, me donnent à apprendre et à aimer, qui s’offrent à moi en toute vulnérabilité, en toute authenticité.
Nous n’avons pas le temps de porter des masques. Disons qui nous sommes, ce que nous vivons, ce que nous ressentons. Cette aventure nous concerne tous et nous apprenons tous à mesure que nous avançons.
Le temps que nous perdons à penser à l’argent, à nous étioler dans des relations mortes depuis longtemps, à faire attention à ce que les autres pensent de nous est un temps gaspillé. Au lieu de cela nous devrions nous offrir aux autres et nous demander comment leur donner toujours plus d’amour, plus de plaisir, plus de bonheur, sans attente de réciprocité.
Vivre aujourd’hui, pour ne rien regretter demain, pour ne passer à côté d’aucune émotion, aucune once de la beauté et de l’art que nous pouvons en tirer pour rendre hommage à cette force puissante qui nous fait être.
Un jour ma vie sera derrière moi et ce jour-là, je veux sourire une dernière fois avant d’embrasser les lèvres venues me chercher pour un dernier baiser. Je veux sourire et me dire: « ouais, c’était une belle aventure ! »
6.06.2016