Mon cerveau part en vrille, comme un pilote de chasse de la première guerre mondiale abattu. Je ne sais pas si c’est le fait d’avoir mangé, ou d’avoir grillé tout un tas d’énergie pendant la première moitié de la journée. Peu importe ce que j’ai fait, productif ou pas, c’est comme une mauvaise descente. J’ai été bien, clair, concentré. Et d’un seul coup, plus du tout.
Ce n’est pas un bon moment pour écrire: je ne sais plus où aller, alors je passe d’un projet au suivant. Je suis sans direction.
Si je peux, je dors un peu.
Et ce n’est pas lié à mes circonstances ou à mon humeur. Tout peut bien aller, tout peut mal aller, dans tous les cas, je trébuche, comme Alice dans le tunnel du lapin de Pâques.
En ce moment j’ai envie de faire un podcast. J’en ai un préparation, sur le développement personnel, la vie en conscience, les thèmes de ce blog, mais je veux en faire un autre. Ce n’est pas la première fois, mais par le passé j’ai étouffé ce désir. Je n’ai pas de réelle direction et celui-ci je voudrais le faire seul, monologuer une dizaine de minutes par semaine et diffuser le résultat.
La question c’est celle de la valeur: quel sujet pourrait intéresser un auditoire, même petit ? Je crois que j’ai envie de parler de la vie dans les marges. La vie d’un artiste est toujours un peu marginale. Il ne s’agirait pas de parler de la marginalité spectaculaire des superstars de tabloïds. Plutôt de la marginalité ordinaire des artistes ordinaires. Ceux qui vivent leur art, tant bien que mal comme ceux qui volent des moments à leur quotidien pour créer quand même, pour faire même si c’est loin d’être évident.
Parler de l’équilibre à trouver entre vivre de son art et vivre de son art, l’aspect matériel et l’aspect existentiel de cette vie.
Parler des moments d’euphorie – quand le projet va bien, quand la route est alignée – et des moments de doute – quand le projet ne va plus, quand les obstacles s’accumulent.
Pourquoi et pour qui ? Peut-être pour encourager toutes les personnes créatives, toutes ces personnes qui sentent bien qu’elles ne peuvent pas ne pas créer, parce que leur santé émotionnelle en dépend. Pour être une lumière, une présence, une chaleur dans le voyage solitaire de la créativité.
On a beau être entouré, on a beau être au contact de son public, l’activité créatrice, le moment où l’on entre dans son atelier pour faire face à la matière, on est seul. Et cette solitude peut être pesante, même si elle est choisie. Même si elle est nécessaire.
Alors oui, un podcast en guise de lumière sur l’horizon, comme un phare.
Vous en pensez quoi ?