Personne n’y survit

L’obsession pour la réussite. L’obsession pour la sécurité. Pour la tranquille répétition du même. Cette illusion de pouvoir un jour être arrivé à destination. Pour quoi ? Pour s’allonger en attendant la mort.

Tous nos chemins se terminent six pieds sous terre.

Je ne sais pas vous, moi je ne veux pas être mort avant mon tout dernier souffle.

Réaliser des choses. Parce que vivre et créer sont synonymes. Prendre des risques, m’exposer, dire « j’existe ». Avancer dans la lumière, pas pour chasser une célébrité qui ne change rien, mais pour prendre ma place sans attendre qu’on me la donne.

J’ai, ces dernières années, fait un pas en arrière. Planqué dans l’ombre, je croyais reprendre des forces, alors que je me suis suffoqué. Patiemment. Me suis privé d’oxygène.

C’est terminé.

Je suis de retour.

Prêt à trébucher en public. Prêt à m’affaler et à me relever en m’époussetant. C’est fini de m’autopiétiner. Fini de me diminuer pour me protéger du monde.

Vivre petit ou vivre en grand, le résultat sera le même. Ma tombe m’attend au bout de la route. Je ne suis pas pressé de la rejoindre, mais quand je m’y allongerai, je veux que ce soit le sourire aux lèvres, encore rempli du plaisir de l’aventure sublime que j’aurai vécue.

On m’a dit récemment « il faut trouver l’extraordinaire dans l’ordinaire ». C’est vrai si ce que l’on cherche c’est l’apaisement. Je me fous d’être apaisé. Je veux la sérénité profonde de me sentir ancré en moi-même, parce que c’est le seul moyen de me jeter dans l’inconnu avec assez de confiance pour traverser le brouillard. Mais la seule raison pour laquelle je travaille sur cette sérénité, c’est que je veux réaliser des choses uniques, pas me complaire dans ma banalité.

C’est du gâchis de chercher le bonheur si le bonheur est synonyme de joie dans l’instant. Je préfère mille fois l’agitation quotidienne comme prix à payer pour la satisfaction profonde de mes réalisations les plus authentiques et les plus singulières.

La première de ces réalisations sera la sortie de mon roman La Révolution des Zèbres le mois prochain.

Et le Nano ’23 à la fin de l’année.

Chaque semaine, j’accompagne des autrices qui rêvent, au plus fort de leur intimité, de sortir des livres qu’elles seules peuvent écrire. Le moins que je puisse faire, c’est de m’inscrire sur ce même chemin.

Pour elles, pour moi, pour être un exemple d’autoréalisation farouche et radicale pour mes enfants, pour célébrer la vie qui m’habite et m’anime.