Libre, beau, sain, doux, tendre, L’Amour Flou m’a fait du bien.
Je ne suis pas critique de film et je ne me sens pas l’obligation de partager mon avis sur les choses qui entrent dans ma tête et mon corps et y agitent des émotions. J’ai juste envie de dire que ce film est un film qui met du baume, une sorte d’onguent cinématographique. Je ne veux pas m’étaler, parce qu’après ça crée des images dans la tête des lecteurs qui n’ont pas de réel rapport avec l’œuvre elle-même. Je ne tiens pas non plus à en discuter, parce qu’un film ou un livre, c’est d’abord une expérience intime, entre l’œuvre et soi, et il y a toujours le risque, dans une conversation, de gâter un peu cette expérience parce que, comme la plus grande partie des expériences intimes importantes et émotionnelles, elle est fragile et vulnérable.
Quand une œuvre d’art nous touche c’est parce qu’elle nous parle de nous, parce qu’elle s’adresse à des parties de nous qui sont en porte-à-faux, hypersensibles. On ne peut pas l’expliquer. On n’a pas besoin de l’expliquer. C’est pour ça que je ne lis (presque) jamais les critiques des œuvres – qui parlent généralement davantage du critique que de l’œuvre – je laisse le film ou le livre ou le jeu ou l’exposition faire son travail sur moi, me rencontrer ou pas.
Je parle de L’Amour Flou parce qu’il sort à un moment où d’autres films ont une plus grosse distribution et une plus grosse promotion et qu’il passe – en tous cas chez moi – dans peu de salles. Ce n’est pas le genre de film qui attirera les masses, qui explosera les box offices, il lui manque le vernis commercial nécessaire pour ça. C’est pourtant un film important, qui montre des personnes saines qui gèrent ensemble une transition existentielle que beaucoup trop d’autres personne arrivent mal à gérer.
C’est un film qui pourra plaire à mes lecteurs.
Si vous hésitiez, allez-y. Si vous n’en avez pas entendu parler, c’est le moment de suivre votre curiosité. Ne venez pas m’en parler, je n’ai pas envie d’inviter des gens dans ma relation avec ce film.