Je sais juste que ce n’était pas ça.
Ce n’est même pas que j’aie un rêve en particulier. C’est plus comme une sensation générale que la vie est terne, décevante. Je relis Qui a encore le temps de tomber amoureux, et je me demande où est passé ce garçon. Il me manque, mais aujourd’hui je n’écris plus ces histoires.
Ce n’est pas un manque particulier. Ce n’est même pas un sentiment particulièrement nouveau. J’ai besoin de peu. Tailler des bûches pour allumer un feu, un plat de pâtes, une tasse de thé et quelques amis qui me racontent leurs histoires. Et de longues heures solitaires. Elle étire le temps, ma solitude. Elle rend les minutes éternelles. Le présent s’y étale, délicieux.
Sans elle, le temps m’échappe et l’impression de vivre ma vie aussi. Celle-ci se trouve remplacée par le sentiment d’un tiraillement sans fin. Étiré comme dans le supplice de l’écartèlement, par les chevaux des sollicitations extérieures. Pourtant, vivre seul et replié sur soi vide la vie de sens. Quel équilibre peut-on trouver ? Quelle est la juste proportion de solitude et de lien ? De temps pour/avec soi-même et de temps pour/avec les autres ?
J’imagine que, comme pour tout le reste, la réponse se trouve au cas par cas et se renégocie à chaque instant.