* cliquez ici si vous préférez lire ce message dans votre navigateur * * Transférez ce mail avec les auteurs de votre entourage et offrez-moi un café | On vous a transmis cet email : inscrivez-vous pour recevoir les suivants * Mes articles vous plaisent ou vous aident ? Mon podcast vous fait avancer ? Mes contenus existent grâce à votre participation. Vous pouvez soutenir leur création en m’offrant un café ☕️ ou en m’envoyant vos questions d’écriture. Reader, Faisons un point. Si vous venez de vous inscrire sur cette liste, vous vous demandez peut-être pourquoi j’écris si peu. Si vous êtes abonné depuis longtemps, vous avez peut-être remarqué que ma régularité s’est distendue. J’ai eu à réfléchir à l’objet de ma pratique d’accompagnateur. Ainsi qu’à ma pratique d’auteur. Tout a changé en très peu de temps. Le confinement a propulsé un tas de nouveaux « profs d’écriture » sur le web. L’IA est venue questionner nos pratiques. J’ai beaucoup travaillé et publié. Le paysage a changé, la culture a bougé, des prix ont cessé, d’autres sont nés, avec plus ou moins de bonheur. Les chiffres officiels de la lecture ne cessent de chuter, mais ils ne prennent pas en compte l’autoédition qui, elle, continue à monter. Cette autoédition qui n’était que le fruit d’une poignée d’auteurs avant-gardistes et expérimentaux s’est mué en une industrie à part entière, avec ses grands succès, ses grandes promesses, ses grandes déceptions et ses humbles réussites. Le milieu est en crise, mais seulement si on le regarde par un certain angle. D’un autre angle, on se rend compte qu’il est vivace, plein de propositions innovantes et jubilatoires, peut-être plus éclaté mais aussi plus divers. Je suis, à une certaine distance, ce que proposent mes collègues et quelque chose se tord dans mon ventre. L’intuition d’un manque, d’une direction qui ne me satisfait plus. L’impression que les formations offertes passent à côté. Je m’inclus dans le lot. Avant de lancer les cycles d’accompagnement, avant de lancer le mastermind, j’ai essayé mille et une formes d’enseignement qui « y étaient presque ». Avec le temps, avec l’expérience, je réalise deux choses :
À partir de ces constats, je prends conscience de mon programme : donner aux auteurs, où qu’ils se situent sur leur parcours, les moyens de s’épanouir à leur façon, favoriser leur individuation et encourager leur singularité. C’est déjà ce que je cherchais à faire, trop en force, à l’époque de mon Académie d’écriture. C’est ce que j’ai cherché à faire, trop dans la technique, à l’époque de Seshat. C’est ce que je continue à chercher aujourd’hui dans le Mastermind, cet espace où je préconise le moins possible, où j’écoute le plus possible. L’espace du Mastermind se veut un safe space pour les auteurs, un lieu où elles se sentent libres d’explorer et d’apprivoiser leur pratique, libres d’oser toutes les formes, des plus conventionnelles aux plus expérimentales. Un espace où l’on ne parle pas d’architectes ou de jardiniers, mais où l’on accueille les états et les étapes des projets telles qu’elles se dévoilent dans la pratique. Un espace, enfin, où les auteurs construisent une vraie confiance dans leur compétence et leur capacité à faire, de manière authentique et alignée, dans le respect de leurs singularités et de leur vision. Un espace où les auteurs s’habituent à respecter leur rythme, dans l’écoute de leurs disponibilités émotionnelle, créative, physique, psychique… (la vie peut imposer ses propres priorités). L’écriture se conjugue sur le temps long. On ne fait pas un auteur sur un seul livre. On se découvre auteur, ou plutôt, l’auteur que l’on est, tout au long de sa vie, au fil des projets et des crises, des rencontres et des ruptures. C’est pour cela que, même si je place la pratique (l’acte d’écrire) avant le projet (le fait de produire un livre), je recommande aussi de concentrer la pratique sur des projets. La nuance, subtile, revient à se soucier moins de la réussite du projet que de ce que cela nous fait d’écrire ce projet, de lutter, de prendre des décisions, de rencontrer la fluidité, de douter, de finir, de faire lire. Comment l’expérience de l’écriture dévoile-t-elle de nouveaux pans de notre vision ? Comment ce projet nous informe-t-il des livres que nous aimons/n’aimons pas, voulons/ne voulons pas écrire ? Comment l’expérience de la matière du projet (l’histoire, les personnages, l’intrigue, l’univers, la langue, etc.) révèle-t-elle notre identité d’auteur, les traits singuliers de notre manière d’écrire ? C’est très différent d’inscrire le projet dans une Histoire, la nôtre, celle de « notre auteur », que de se concentrer sur le projet uniquement. En déplaçant le regard du projet vers la pratique, nous nous libérons du besoin de trouver LA méthode définitive qui règlera une fois pour toutes nos questions d’écriture et nous affranchira de nos doutes. Nous apprenons que la matière, de l’écriture cette fois, ce sont ces doutes, ces décisions à prendre, ces motifs, cette couleur à donner à la langue, aux personnages, à nous-même dans l’instant où, fesses sur la chaise, doigts sur le clavier (ou le stylo), nous plongeons dans cette transe propre à l’écriture, où nous rencontrons cet autre nous-même, qui est l’auteur en nous. C’est pour poser des mots sur ces intuitions que j’ai pris du recul ces derniers mois, parce que mes expériences d’écriture et mon exposition aux propositions pédagogiques de mes collègues et le travail hebdomadaire avec les auteurs qui m’offrent leur confiance dans le Mastermind et les cycles d’accompagnement ont permis l’émergence de ces lignes de force. Dès Septembre, je m’attacherai à formaliser ces directions clarifiées dans un essai/manifeste, d’abord, que j’écrirai en retraite cet été. En consolidant ma communication, ensuite. Puis en restructurant mon offre d’accompagnement autour des pôles qui émergent de cette réflexion. Comme toute pensée en cours de formation, celle-ci sera tâtonnante, se contredira parfois, suivra des pistes qui ne mèneront nulle part et d’autres qui la renforceront. Je mènerai ce travail tantôt en privé, tantôt en public, aussi pour dédramatiser le processus. Écrire, penser, ce ne sont pas des activités linéaires ou propres. Elles sont brouillonnes, souvent chaotiques et désordonnées. Ce qui importe, c’est notre capacité à tisser des liens, pas la fantasmée discipline d’une matière qui se plierait à nos besoins de clarté. Anaël « en mouvement » Verdier PS : il n’existe pas UNE méthode, mais des OUTILS qui, comme tout outil, ont chacun un domaine d’application précis. Apprendre ces outils vous donne de la liberté mais ne doit pas vous enfermer. Les outils sont à votre service, pas l’inverse. PS : Le mastermind vous offre un espace où partager votre expérience de la pratique avec d’autres auteurs en activité, et de les entendre parler, eux-aussi, de leurs expériences et de leurs états et de ce que ça leur fait et de comment ils rebondissent et surfent sur leur pratique. Normaliser ce que vous vivez en constatant que pour les autres, c’est pareil, vous aide à en faire une expérience normale, neutre, puis jubilatoire. *** *** *** ***
Et toujours mon podcast et ma chaîne Youtube pour approfondir votre relation à votre écriture. *** Cet article vous a plu ou aidé ? Le podcast vous fait avancer ? Mes contenus existent grâce à votre participation. Vous pouvez m’aider à les créer en m’offrant un café ☕️ ou en m’envoyant vos questions d’écriture. 📚 Découvrez la quasi intégralité de mes livres sur cette page de référence. Un ami auteur vous a transmis cet email ? Abonnez-vous pour recevoir les suivants. |