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Dans une histoire, il y a plusieurs couches sur lesquelles vous pouvez travailler.
La plus discutée, c’est la couche dramatique.
C’est facile, c’est la couche de l’action.
Que se passe-t-il ? Comment les actions s’enchaînent-elles ? Comment l’intensité de l’action progresse-t-elle ?
Si vous voulez travailler sur cette couche, allez au rayon « écriture » de n’importe quelle librairie et vous trouverez des étagères remplies de manuels consacrés à cette question : « comment j’emboîte les situations dans mon récit » ?
C’est une vision d’ensemble de l’histoire. Une vue de haut, détachée des enjeux des personnages et des vôtres.
C’est aussi la couche la plus superficielle et la moins importante. Elle l’est — importante — parce qu’elle permet d’unifier le récit. C’est juste la moins importante.
Comme c’est la plus facile, c’est aussi celle laquelle on a l’habitude de commencer à apprendre à construire des histoires.
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Une autre couche, c’est celle de la narration.
Là on est à l’opposé, de la couche dramaturgique puisque ça se passe au niveau de la scène, donc, c’est une vision au plus proche de la phrase. On rentre dans l’action, on questionne la meilleure manière de la raconter pour intéresser le lecteur.
C’est là qu’on travaille sur, par exemple, le rythme de la scène, le fait de montrer plutôt que de dire, la manière d’incarner la caractérisation d’un personnage, ou de faire ressentir des émotions.
Ce n’est pas plus difficile que la dramaturgie mais c’est plus subtil, au sens où on va bouger des petites choses dans une scène — par exemple changer un verbe — pour changer les effets de la scène.
Dans la structure dramatique, on bosse avec des gros blocs d’intention. Au niveau de la narration, on bosse avec des lignes plus fines.
C’est un peu plus difficile de trouver des manuels sur ce sujet même s’il en existe, plutôt dans le rayon réécriture en général.
Attention de ne pas confondre le travail de la scène avec le travail du langage, là on est dans la stylistique et c’est le niveau le plus superficiel du travail. Intéressant, mais au final bien moins important qu’on veut bien le croire — le style, pas la narration, la narration c’est fondamental.
D’autant plus fondamental que, du point de vue du lecteur, un livre existe d’abord au niveau de la scène.
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Le troisième niveau, le plus important, celui qui fait ou défait un livre, celui qui détermine si un lecteur va détester, trouver pas mal ou tomber amoureux d’une histoire, est aussi le plus invisible.
C’est la thématique.
De quoi parle l’histoire ?
Pas ce qu’elle raconte, mais de quoi elle parle ?
Et surtout, qu’est-ce qu’elle en dit ?
La thématique c’est un sujet (l’amour, la réussite, ce genre de grande catégorie conceptuelle) et un point de vue (« l’amour conquiert tout », « la réussite nécessite de vendre son âme au diable », ce genre d’assertions existentielles).
C’est le niveau le plus important et le plus difficile.
Vous aurez du mal à trouver des manuels qui en parlent avec une vraie méthodologie parce que 1) c’est un sujet qui n’est pas sexy, 2) on est à un niveau tellement avancé du travail que le public pour ces manuels se compte sur les doigts d’une main, 3) ce n’est pas facile à théoriser.
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Idéalement, vous travaillerez sur les 3 axes en même temps, chaque niveau éclairant les deux autres.
La thématique nous dit quelles métaphores utiliser dans la narration, la dramaturgie nous aide à développer une thématique qui n’est pas hésitante, qui avance et qui affirme — une thématique qui n’affirme pas ça donne un texte mou.
C’est du travail mais ça vaut carrément le coup.
C’est ce qu’on fera, entre autres choses, les 16 et 17 Décembre prochains en bossant sur des nouvelles.
Que vous participiez ou non au stage, la prochaine fois que vous développerez un projet, observez comment s’exprime chacun de ces trois niveaux de l’histoire.
Apportez de la conscience et de l’intention sur chaque couche votre texte, et observez la différence.
Bonne écriture,
Anaël Verdier
PS : les 16 et 17 Décembre prochains je propose un atelier d’écriture de nouvelles. Détails et inscriptions sur https://anaelverdier.thrivecart.com/stage-nouvelles/
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