Rythmes

Parfois la vie à 1000 à l’heure. Parfois plus lent qu’un escargot. Un pas en avant nous rapproche même s’il est minuscule.

Au théâtre, l’autre jour, on a fait cet exercice : sans jamais rester immobile, être le dernier à arriver au bout du plateau. Puis, sans jamais courir, être le premier à arriver au bout.

Atteindre l’objectif, gagner, ça ne se fait pas toujours en étant le plus rapide.

Il y a quoi à apprendre dans la lenteur ? Pas juste la patience, mais aussi une meilleure écoute de nos réels désirs, de nos vrais besoins, des paradigmes et des postulats qui nous en éloignent. Dans la lenteur, j’apprends à renforcer mes ancrages. Je me rends plus solide. Pour mon futur, pour mon présent. Pour toi.

Dans la lenteur, je resserre mon axe. Je concentre mon essence. J’élague ma vie. C’est dingue, quand on y pense, cette nécessité que l’on ressent à régulièrement faire le tri dans l’existence. On dégage des trucs qui nous ont servi, qui ne le font plus. On a grandi, c’est pour ça. Le vent de l’existence nous a tordu, il faut nous adapter. Pousser les murs, changer d’environnement. Couper les liens qui ne nous soutiennent plus.

Avancer lentement, c’est l’opportunité de laisser nos racines creuser la terre. De s’enrouler autour du cœur magmatique de la planète, qui est la source de notre pulsation primaire.

C’est aussi dans la lenteur que peut se reconstruire patiemment le bonheur.

Photo de Nikola Tasic sur Unsplash