Que savons-nous des méandres de notre psyché ? Des plans secrets de notre âme ? Comment pouvons-nous prétendre dire si le chaos qui s’impose parfois à nous n’est pas précisément le feu qui nous libèrera des gangues étriquées avec lesquelles nous étouffons notre singularité.
Dans les profondeurs de nos apnées se trouvent les indices de nos réponses à la question essentielle : qui suis-je ?
On vous dira que l’identité n’est pas si importante. Que ce qui compte c’est d’épouser le mouvement sans fin du chaos dans sa danse avec l’ordre. Quelque chose construit. Quelque chose détruit. Une part de l’existence bâtit et l’autre démonte. On vous dira que ce qui importe, c’est de se détacher de ces choses, parce qu’elles n’ont aucune importance. On vous dira que ce qui compte, c’est le noyau qui prend vie dans tous ces mouvements, c’est le germe qui se fraie un chemin dans la complexe machinerie de votre corps et de votre esprit et de vos rêves.
La tension entre le chaos et l’ordre, c’est le visible. L’invisible c’est la fleur qui éclôt, que, parfois, vous rejetez parce que vous auriez préféré en être une autre, parce qu’à un moment de votre existence, dans l’enfance ou l’adolescence, vous avez développé un imaginaire démesuré autour de cette autre fleur. De sa forme et de son parfum et de ses couleurs.
Noyons nos peurs et la censure qui nous pousse à masquer notre essence. Qui nous pousse à nous la dissimuler à nous-même. Nous n’avons pas le temps de les laisser respirer. Pas le temps de nous disperser dans des échos de nous.
Mais comment faire quand le fond de notre être nous échappe ? Quand notre vérité se dissimule dans les recoins les plus inaccessibles de notre psyché ? Comment sinon en nos abandonnant aux élans et aux intuitions qui nous emportent telles des vagues de fond balayant la côte ?
Photo de Nattu Adnan sur Unsplash