* cliquez ici si vous préférez lire ce message dans votre navigateur * * Transférez ce mail avec les auteurs de votre entourage et offrez-moi un café | On vous a transmis cet email : inscrivez-vous pour recevoir les suivants * Mes articles vous plaisent ou vous aident ? Mon podcast vous fait avancer ? Mes contenus existent grâce à votre participation. Vous pouvez soutenir leur création en m’offrant un café ☕️ ou en m’envoyant vos questions d’écriture. Reader, La structure apaise le mental. Elle permet de lâcher prise pendant la rédaction d’une scène. Souvent, en effet, c’est notre esprit logique qui bloque. Il demande : « pourquoi j’écrirais cette scène si je n’ai pas la certitude de son intérêt pour l’histoire ? » La structure répond à cette question. Elle permet de dire : « regarde, la scène est justifiée, tu peux arrêter de t’inquiéter ». Et quand le mental cesse de s’inquiéter, la part créative peut travailler sans cette petite voix parasite du doute. En plus de lui donner une place, la structure offre à la scène un rôle à jouer. Ce rôle donne un cadre à l’esprit créatif, qui peut d’autant plus s’en donner à cœur joie qu’il a une direction. La contrainte donne une impulsion et stimule la créativité. La structure offre cette contrainte en décidant comment la scène peut le mieux contribuer à l’ensemble de l’histoire. Il ne s’agit pas de poser un événement aléatoire ou arbitraire au milieu d’autres événements, mais de tisser un entrelacs d’instants signifiants pour les personnages. Le travail de structure, c’est le temps que vous passez à réfléchir aux étapes de votre histoire et à l’ordre dans lequel elles s’enchaînent. Tout simplement. Plus tard, ça deviendra intéressant de vous pencher sur des questions plus complexes, comme le rythme ou la progression thématique de l’histoire, l’incarnation de l’univers par l’agencement des scènes, et d’autres questions narratives avancées. Avant de vous soucier de toutes ces choses-là, même si elles paraissent très séduisantes à votre mental, commencez par décider de la base. Et la base, c’est : qu’est-ce que je raconte ? Quels événements sont nécessaires pour dérouler cette histoire ? Dans quel ordre doivent-ils s’enchaîner pour que leur continuité paraisse logique ? Juste ça. Si Ophélie doit acheter du pain, elle doit d’abord prendre son porte-monnaie avant de quitter son appartement, traverser la rue pour arriver à la boulangerie, choisir quel type de pain elle veut, le commander, payer, et repartir. La seule préoccupation de la structure, c’est de satisfaire notre besoin de logique. Quand vous avez un doute structurel, la plupart du temps, il prend la forme d’une interrogation logique : « est-ce que ça marche si je ne précise pas qu’Ophélie prend son porte-monnaie ? » ; « est-ce qu’on va me suivre si je la montre seulement sortant de la boulangerie avec sa baguette sous le bras ? » Ce qui rend le travail confus, c’est quand vous cherchez en même temps à résoudre des questions à un autre niveau, par exemple, le rythme ou l’intérêt : « est-ce que ce n’est pas trop fastidieux si je raconte chaque étape du chemin jusqu’à la boulangerie ? » Si, probablement. Et en même temps, ce n’est pas le moment de poser la question. Quand vous faites la structure, vous pouvez regrouper les étapes et noter « Ophélie achète du pain », mais c’est souvent utile d’avoir une idée de toutes les micro-actions qui sont nécessaires pour faire la « grande » action. Vous n’en aurez pas besoin à chaque fois mais quand vous bloquerez, c’est souvent parce que vous avez été trop vite sur une articulation logique. Et puis, si le but de la structure c’est d’apaiser le mental (= la partie logique en vous), ça vaut le coup de blinder cet aspect de la cohérence. Après, seulement après, se poseront des questions de plus en plus fines de narration : comment créer des ellipses (et sauter des étapes), jusqu’où détailler les étapes que l’on décide de raconter, comment ajouter du sens et des enjeux, etc. etc. Prendre conscience du vrai rôle de la structure (apaiser le mental) permet de balayer les objections habituelles comme « ça tue ma créativité » (ça la libère des pensées parasites du mental) ou « je ne fonctionne pas comme ça » (votre première réaction c’est : « QUOI ?!??? » si je vous dis que G précède A dans l’alphabet ? Alors vous avez besoin de logique). En balayant vos objections émotionnelles, vous remettez la structure à sa juste place : une étape dans le processus et un outil avec une fonction précise. La structure n’est PAS une étape indispensable. Elle n’est PAS la seule manière d’entrer dans une histoire, ni la meilleure. Elle n’est PAS toujours située avant la rédaction. Elle n’est PAS une injonction. Mais elle est sacrément pratique. Et puis, structurer n’est pas TOUT structurer d’un coup. Vous pouvez structurer une séquence de votre histoire comme je l’ai fait pour Ophélie. Vous pouvez le faire séquence par séquence, ou seulement quand quelque chose bloque. Pour remettre la structure à sa juste place dans votre processus : Entraînez-vous à reconnaître les moments où votre esprit logique grince des dents. C’est souvent un moment où il ne voit pas assez bien l’articulation des différentes parties de votre histoire. Prenez le temps de vous demander : « où est-ce que ça me paraît manquer de logique ? » Notez que ce n’est pas toujours vrai, ça ne manque pas toujours de logique. Parfois c’est juste que vous n’avez pas encore assez bien identifié ou reconnu ou nommé ou montré comment c’était déjà logique. C’est d’abord ça, la structure. Ce n’est pas forcément un schéma complet de l’intrigue que vous établissez avant de rédiger. Quand j’écrivais Cœur d’Espionne, la commande était de produire 100 chapitres de 7500 sec (signes espaces comprises). Je n’ai pas attendu d’avoir structuré l’ensemble des 100 chapitres pour commencer la rédaction. Ça aurait été impossible de tout envisager à l’avance. On ne sait jamais trop comment vont interagir nos personnages, nos décors, les événements de l’histoire, comment vont évoluer les relations entre les personnages, tout ça tout ça. Il y a toujours des surprises. C’est aussi ce qui est intéressant dans le travail créatif, cette relative imprévisibilité de la matière. Écrire, c’est beaucoup improviser. Anaël Verdier PS : Dans le mastermind, nous abordons toutes les étapes du processus créatif selon deux axes : les besoins du projet et les outils qui permettent de répondre à ces besoins. Le résultat, c’est une approche en douceur et sur mesure, qui s’adapte à chaque moment de la vie d’un projet — parce que, spoiler alert, aucun projet n’est linéaire. *** *** *** ***
Et toujours mon podcast et ma chaîne Youtube pour approfondir votre relation à votre écriture. *** Cet article vous a plu ou aidé ? Le podcast vous fait avancer ? Mes contenus existent grâce à votre participation. Vous pouvez m’aider à les créer en m’offrant un café ☕️ ou en m’envoyant vos questions d’écriture. 📚 Découvrez la quasi intégralité de mes livres sur cette page de référence. Un ami auteur vous a transmis cet email ? Abonnez-vous pour recevoir les suivants. |