… ce besoin impérieux d’être seul. Le tête à tête avec moi-même comme un impératif de survie émotionnelle et mentale.
L’impression, souvent, d’être à un millimètre de moi-même. De regarder de l’autre côté de la vitre et de me voir passer. L’autre, celui qui est dehors, ne me remarque pas. Il trace sa route et le temps de sortir le héler, il s’est fondu dans l’horizon.
Alors la solitude comme un moyen de le rattraper. Mais au jour le jour, avec les contraintes de la vie, l’impression de, sans discontinuer, le rattraper, le reperdre, le rattraper, le reperdre, basculer d’un côté à l’autre de la vitre. Non. Plus exactement, tendre la main pour me saisir et me heurter sans cesse à la vitre invisible. Je peux taper contre cette vitre, hurler à m’en détruire la gorge, il n’entend rien, il ne voit rien. Je suis pourtant là, juste là.