Sur Patreon je prends l’idée d’un developer log.
Partager un peu de mon journal d’écriture. J’abandonne l’idée, parce que je devrais censurer trop de passages pour préserver le secret sur le projet en développement.
Je peux juste dire que je travaille tous les matins. Deux, trois, ou quatre heures selon les jours. J’ai comme objectif d’écrire minimum un épisode par jour. Mon stretch goal, c’est 3 épisodes par jour. Je l’ai fait une fois. Sur 48 épisodes, j’ai réussi une fois à en faire trois en une journée. J’essaye de comprendre ce qui me rend la tâche si difficile. Probablement le fait d’être en créa pure. Les idées se construisent au fur et à mesure de l’écriture. Ça demande un effort supplémentaire par rapport à, disons, quand tu couches sur le papier des idées que tu as déjà bien travaillé.
Quand je fais un manuel, je rédige beaucoup plus vite parce que les idées sont déjà mûres.
Là, je n’ai pas le temps de laisser les idées devenir matures organiquement. Je force le passage, parce que … tight deadlines.
Quand j’ai dit ça à Amy, elle a fait la grimace, genre « sorry for you ». J’ai répondu « oh no, I love it ». J’aime la tension que ça génère d’avoir des échéances serrées. Je me sens bien dans cette tension. Ça se fait au détriment de ma vie personnelle mais je m’en moque. Mon rythme idéal c’est d’alterner entre de longues périodes de création intensive et de longues périodes de vie personnelle intensive. L’équilibre, ça ne me fait pas tripper. L’équilibre donne juste de la régularité, il lisse les états.
Les magazines nous disent de viser l’équilibre parce qu’ils partent du paradigme selon lequel les états extrêmes sont négatifs. Ils disent « ouhlala, le burn out c’est mal » ou « disparaître de la vie des gens, c’est mal » ou « l’angoisse c’est mal ». C’est faux. L’angoisse est une alliée. Les vrais amis sont toujours là de l’autre côté du tunnel. La santé revient après une période de repos. C’est seulement mal dans une logique industrielle de la vie, où il faut que les ouvriers travaillent tous les jours pour faire fonctionner la ligne de production.
Moi ça ne me dérange pas de me pousser au-delà de mes réserves et de mes limites. De m’épuiser au travail. Je n’ai pas besoin d’être au bureau tous les jours. Je peux dormir demain. Je peux dormir trois semaines. The world will still be here when I wake up.
Je continue mon travail de déconstruction des paradigmes qui freinent mon plein essor.
Alfred : 48/100
Dehors : we’ll see.