Tony Robbins, je crois que c’est dans Pouvoir Illimité, dit que le but de la vie n’est pas de cesser d’avoir des problèmes mais d’avoir de meilleurs problèmes.
Je suis content d’avoir les problèmes que j’ai et content qu’ils ouvrent le chemin vers d’encore meilleurs problèmes.
C’est un bon paradigme à adopter, qui oriente vers une pensée active et qui focalise sur le positif et la gratitude, libérant le système nerveux de ses tensions pour mieux activer les états de ressources dont nous sommes capables.
Eric avait du mal à écrire un livre. Maintenant il ne sait pas comment réagir à sa sélection au concours du pitch d’Amazon au Salon du Livre. Meilleur problème.
Voir le problème comme une bonne chose, comme une tension qui sollicite notre créativité et notre inventivité pour être dépassée, c’est ouvrir la voie à notre propre croissance.
Avoir de meilleurs problèmes, cela présuppose que nous oeuvrions à la résolution de nos problèmes actuels pour ouvrir le champ aux suivants, ceux qui porteront de nouvelles tensions, des tensions qui nous permettront d’aller plus loin dans la découverte de notre potentiel.
De quoi nous sommes vraiment capables nous l’ignorons tant que nous ne nous sommes pas frottés à la réalité. Le problème c’est que notre culture nous enseigne à fuir la difficultés, à voir le problème comme un gros nuage noir qui nous distrait de cet équilibre que nous passons notre temps à tenter de maintenir.
Je dis « tenter » parce que c’est tout ce que nous pouvons faire, jusqu’au moment où nous intégrons que tout ce que nous sommes est changeant et que l’équilibre se trouve – paradoxalement – dans le déséquilibre.
Accueillir le monde, accueillir la vie, demande de se préparer au changement. Tout le temps.
« Se préparer » pas de façon défensive mais d’entraîner sa flexibilité, d’utiliser au maximum la plasticité dont est capable notre neurologie, pour surfer avec élégance sur les ondes de l’existence.
Apprendre quelque chose de nouveau
Le plus court chemin vers la plasticité, c’est d’apprendre une nouvelle discipline. Le mieux je crois, c’est d’apprendre une nouvelle langue, parce qu’en plus de développer de nouvelles synapses, nous acquerrons une toute nouvelle vision du monde.
Chaque langue porte sa culture, sa représentation de la réalité. La grammaire postule certains prédicats, le vocabulaire et les familles de mots, certaines associations conceptuelles qui sont différentes de celles avec lesquelles nous fonctionnons dans notre langue maternelle.
Sans aller jusqu’à apprendre une nouvelle langue, demandez-vous chaque semaine ce que vous pouvez apprendre à faire que vous ne savez pas faire. Et chaque année attaquez-vous à un chantier plus important.
Certains apprentissages peuvent révéler des vocations en vous et changer radicalement la direction que vous décidez de donner à votre vie.
Donnez-vous des objectifs, créez de nouvelles choses
Se donner des objectifs c’est identifier les problèmes sur lesquels vous voulez travailler. Si vous saviez faire, vous n’auriez pas besoin d’un objectif, vous le feriez. Je ne me donne pas pour objectif de faire la vaisselle après chaque repas. Je ne me donne pas non plus pour objectif de publier ici chaque semaine. C’est quelque chose que je sais faire, dont j’ai décidé que c’était bon pour moi, alors je le fais.
J’ai décidé, il y a quelques années, de prendre soin de moi et de faire les choses qui sont importantes et bonnes pour moi et de faire moins celles qui ne le sont pas. Si je ne publie pas ici, je me sens mal et cela pèse sur mes épaules. Ce n’est pas un objectif, c’est une discipline de vie.
Non, je parle de faire des choses que vous ne savez pas encore faire et que vous voudriez réaliser. Il peut s’agir de choses importantes pour votre vie ou de petites choses, de réalisations qui peuvent changer votre destin ou de simples curiosités.
La clef ici c’est: « je ne sais pas faire, je veux le faire, comment je m’y prends ? »
C’est un bon problème à avoir, de ne pas encore savoir comment faire ce que vous souhaitez faire.
A mesure que vous vous habituez à cette discipline – faire des choses nouvelles, apprendre des choses nouvelles – vous vous habituez à recevoir les problèmes non plus dans leur connotation négative mais comme des opportunités de croissance, des tensions qui vous permettent de restructurer votre perception du monde et de vous-même de façon à progresser vers d’autres possibles.
Ayez des conversations plus audacieuses
En pratiquant une communication propre, bienveillante et adulte (= je porte la responsabilité de mes propres vécus émotionnels, et je n’attends pas de l’autre qu’il les endosse ou les résolve pour moi), que se passe-t-il lorsque vous avez les conversations dont vous redoutez l’issue ?
Oser dire les choses nous révèle une partie du sens de notre aspiration à être ensemble, de notre désir de rencontrer l’Autre. En exprimant ce que nous avons sur le coeur, en-travers de la gorge ou nous traverse l’esprit, nous invitons l’Autre à éveiller le changement en nous.
Mais lorsque, par peur de l’inconnu et du changement, nous gardons pour nous ce qui nous écrase et nous étouffe, alors nous commençons à nous ratatiner. Recroquevillés sur nos sensations comme sur de rares secrets, nous gardons jalousement nos peurs et nos besoins d’éclaircissements.
Alors les émotions, ne trouvant pas de porte de sortie, s’enflamment et enflamment notre système nerveux. Mon fils, inquiet d’une réunion parent-prof, s’est renfrogné et mis en colère. Il a fallu toute mon attention pour comprendre et désamorcer et lui expliquer que cette réunion ne représentait aucune menace pour lui.
Oser parler. Oser dire: « En ce moment, je préfère être seul » ou « J’ai peur quand tu fais ou dis ça » ou « Je ne veux pas de ça dans ma vie en ce moment », ne devrait pas être source d’inquiétude mais d’apaisement et d’enthousiasme. En exprimant ce qui est important pour nous, nous offrons à l’Autre la plus belle des fenêtres sur notre intimité – et n’est-ce pas le but de la rencontre ?
Accueillir les émotions de l’Autre, ce n’est pas chercher à l’en protéger. En nous protégeant (mutuellement) du vécu émotionnel, nous nous privons (individuellement) des apprentissages qui nous permettront de grandir, de prendre mieux soin de nous, de gagner en responsabilité individuelle.
Ces conversations sont source de tensions et ces tensions sont positives, pas conflictuelles. Elles sont surtout source et preuve d’attention (si je te livre mon intimité c’est parce que j’ai foi en ta capacité à la recevoir et à lui permettre de s’épanouir).
En tant que coach, tout mon travail consiste à avoir ces conversations mais cela vaut autant dans la vie quotidienne où l’audace, parfois, c’est simplement de prendre la parole, de s’intéresser à un(e) inconnu(e).
Expérimenter et explorer et s’amuser
Aborder les problèmes en sachant quels sont leurs termes (les deux pôles de la tension) et en comprenant comment ils nous permettent de sortir de notre stagnation, comment ils nous élèvent, aide à adopter ce paradigme: avoir des problèmes est une bonne chose.
La finalité n’est pas de savoir où vous allez, c’est justement de ne pas savoir où vous allez… mais toujours dans le respect de vous-même (en suivant la boussole intérieure que sont vos sensations corporelles).
Le paradigme du meilleur problème induit une vision différente du bonheur, où être heureux ça n’est pas cette dissolution des tensions mais une recherche consciente et délibérée de meilleures tensions, de ces mises en questions permanentes qui permettent à l’individu de repousser sans cesse ce qu’il croit possible, ce qu’il peut faire et accomplir et obtenir de sa vie.
La plupart des systèmes de croyances (religieux, spirituels, philosophiques) sont-ils autre chose qu’une recherche de la vie vécue hors des tensions alors que les tensions, les paradoxes sont l’outil qu’emploie la vie pour se développer.
Plutôt que de voir ces tensions comme des problèmes, et si nous décidions de les voir comme des opportunités ? Quelles tensions vivez-vous en ce moment ? Comment peuvent-elles vous enrichir, révéler votre plus grand potentiel ?