Les semaines se suivent sans se ressembler. Quelle aventure que cette écriture marathonienne.
Longtemps que je n’ai plus eu envie d’écrire ici. Pas seulement un manque d’envie mais un repli de l’écriture sur elle-même. Peut-être qu’elle était plus dure, qu’elle avait besoin de mûrir dans son coin. Peut-être, simplement, qu’il y avait trop de poids sur mon esprit et que je n’avais pas l’espace pour, en plus, penser. Je ne prétends pas comprendre ce qu’il se passe en moi.
J’ai commencé ce projet à la montagne il y a 6 mois. Je suis de retour, installé sur la même banquette, pour le finir.
Isolé mais pas trop. En retraite pour le sprint final de la rédaction. Ensuite viendra le travail éditorial puis ce sera le grand vide.
De ce temps un peu fou ne resteront que quelques mots sur des pages virtuelles, quelques émotions qui traverseront la vie d’inconnus. Je passerai à autre chose.
J’ignore quoi. Le grand large.
Cette semaine, l’Éveil de Shakti ressort sous label Vivlio Studio.
Je l’aime tellement cette histoire ! Elle condense mon obsession pour les relations non conventionnelles, pour la sagesse du tantra, pour la vraie inconditionnalité de l’amour, pour l’exploration amoureuse et intime, pour l’épanouissement par la sexualité décomplexée, libre et joyeuse.
C’est un livre sur le tantra, un peu. C’est surtout une histoire de rencontre avec soi-même pour mieux rencontrer autrui.
C’est une histoire qui raconte la beauté des frictions.
Aujourd’hui j’ai été ému jusqu’à fleur de cœur par le plus récent texte d’Élodie Lauret.
J’y ai retrouvé la douceur de la nostalgie joyeuse, celle qui célèbre le passé qui est le chemin qui nous a permis de devenir qui nous sommes.
J’ai voyagé en la lisant au royaume de mes seize ans. Les rues enneigées de Montréal, les amitiés à la vie à la mort, les longues marches et les discussions plus longues encore à une époque où le monde nous paraissait infini et nos vies offertes au mystère d’un avenir aussi vertigineux qu’il était libre.
Je retrouve ces sensations aujourd’hui, à 41 ans. Cette sensation que tout est possible, cette excitation d’une vie encore à construire. N’est-ce pas cela, le grand défi de l’existence ? Ne jamais cesser de rêver et de se mettre en mouvement pour la réalisation de nos rêves ?
Allez, je retourne écrire !
Projet Alfred : 71/100 (dernière ligne droite)
Musique : Mandarine, Les Innocents.
Dehors : il pleut sur la montagne silencieuse.