Poésie domestique. 22h00. Un soir de juin.

Derrière la fenêtre, dans la pièce jaune pâle entrecoupée par le tracé orthogonal de l’échafaudage, une femme gesticule dans une nuisette noire sur fond de Mad Rush, par Philip Glass. Une autre silhouette, en t-shirt blanc et boxer noir, sort sur le balcon pour rentrer ce qui ressemble à une chaise longue de jardin, le modèle en plastique blanc. La femme en noir entre dans le cadre à nouveau, avec une démarche déterminée. Elle quitte le salon, suivie par l’autre personne. Des lumières s’allument, puis s’éteignent, comme sous l’effet d’un faux-contact. La lumière se fixe enfin, plus vive. Deux fenêtres plus à droite, une femme va et vient dans une pièce, se laisse tomber sur un fauteuil, se relève, se laisse tomber à nouveau. Un immeuble plus loin, un tapis que l’on secoue claque dans l’air calme du soleil couchant qui se reflète dans les fenêtres silencieuses du dernier étage. Trois oies traversent le ciel de leur vol saccadé. Les moustiques voltigent autour de moi.