Je veux raconter la joie de la rupture. La douceur d’être seul. Le plaisir d’être avec soi-même.
Je veux écrire sur l’amour. Les femmes. La souffrance de ne pas les satisfaire. L’impossibilité d’être à elles, tout en n’étant qu’à elles.
C’est un livre sans trame, pour l’instant. Il devrait avoir une histoire.
Je sors des soucis de “voyez-moi, reconnaissez-moi” qu’il y avait dans les Zèbres. Je voudrais raconter une histoire qui touche les lecteurs, qui ne soit pas à mon sujet mais qui soit moi.
Une histoire d’amour, sans doute. Ou avec des amours dedans.
Quelque chose de triste.
J’ai déjà écrit des choses joyeuses et légères pour Rocambole. C’est le boulot d’Adeline.
Je voudrais qu’Anaël Verdier soit une marque qui évoque, oui, Biolay et Mazué.
Pas parce que je suis un bonhomme triste, mais parce que je porte aussi cette tristesse existentielle. Et parce que je ne veux pas être un instrument de la culture du tout positif, tout joyeux, qui nie la valeur et la beauté des autres vibrations émotionnelles.
Et puis parce que c’est beau, la tristesse.
Mais je veux éviter d’être trop autoréférentiel. Ce n’est pas ma tristesse qui m’intéresse, c’est celle d’être vivant et de savoir que l’on va perdre une bonne partie des gens que l’on aime avant de soi-même mourir. Et que cela ne doit pas nous faire perdre de vue la joie de vivre, l’exaltation, l’envie de faire, et de vivre, et d’exister à fond.