À quel moment la tragédie de l’existence étouffe-t-elle notre capacité à espérer ?
Espérer des jours meilleurs. Espérer des solutions à nos problèmes. Espérer que nous serons capables d’inventer pour nous-même plus de joie, plus de sécurité.
Quand l’espoir tombe, ce sont tous nos projets qui s’effondrent. À quoi bon investir les efforts nécessaires à construire autre chose, à changer notre quotidien, à adopter de nouvelles habitudes, à surmonter les obstacles qui se dressent entre soi et le projet réalisé. À quoi bon si l’on n’espère pas arriver au bout.
Alors s’engage une bataille, entre le poids du tragique et le poids de l’espoir. On n’est pas dupe. La tragédie l’emporte, mais être vivant, vraiment vivre, c’est continuellement se dresser face à l’obstacle et dire : « j’arrive ».
Le moment où, sans même lever le regard, l’on se dit : « ça va être trop dur, le résultat ne vaut pas l’effort », l’instant où l’on déclare forfait, la tragédie gagne.
Elle sera victorieuse de toute façon mais notre effort collectif pour la repousser, cet effort compte.