[CDD] Libérer l’écriture

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ANNONCE : « Tu le dis, tu le fais ». L’an dernier, j’annonçais me lancer dans la production de 100 épisodes de podcast. Le chemin n’a pas été linéaire mais c’est fait, j’ai publié mon centième épisode mi février. Retrouvez tous les épisodes sur votre plateforme de podcast préférée.

Bonjour

Le mastermind est le cadre d’accompagnement le plus important et le plus simple que j’ai créé depuis que j’ai commencé à enseigner l’écriture créative, en 2012.

On s’y concentre sur les spécificités de chaque auteur et les outils viennent s’ajouter à la pratique individuelle plutôt que de la dicter de manière arbitraire.

Souvent, les conseils d’écriture ressemblent à des impératifs et des injonctions plus qu’à des conseils au sens propre.

Je passerai sur le fait que personne n’a besoin d’injonctions supplémentaires dans sa vie. Je m’attarderai plutôt sur le fait que je récupère des autrices et des auteurs en errance après avoir ingurgité des lampées de « règles » supposées.

Je les vois se ranger dans des cases étriquées (architecte ou jardinier, auteur d’un genre en particulier, autopublié ou publié tradi, etc. etc.) plutôt que d’utiliser leur créativité pour se réinventer sans cesse.

Je comprends. C’est rassurant de trouver une étiquette qui nous résume.

C’est plus apaisant de se dire « ok, je fonctionne comme ça » que de se laisser le champ libre de fonctionner comme on en a besoin à chaque instant.

Le problème, c’est que ça encombre la créativité de voix parasites qui diluent l’attention et l’efficacité du travail.

Les premiers mois de mon accompagnement avec ces auteurs encombrés de théorie, je les déleste de ces impératifs contre-productifs.

Ensemble, nous traquons et éliminons les « il faut… », les « je devrais… », les « on m’a appris que… ».

C’est un travail nécessaire pour ramener de la légèreté dans le rapport à l’écriture et, plus important que la légèreté, de l’agilité.

Les « règles » figent un travail par essence volatil et changeant et élastique. Pour écrire, vous avez besoin d’être comme l’eau (merci Bruce Lee pour la métaphore*).

En écriture, il n’y a pas de règles. Tout est possible. Il suffit de trouver comment c’est possible.

Souvent, l’obstacle c’est la question de la vraisemblance. « Je veux faire [tel choix dramatique ou narratif ou d’univers] mais j’ai peur qu’on n’y croit pas », résume la tension interne qui nous bloque face à une idée dont on n’a pas encore trouvé la forme.

Comment tourner les choses, comment les préparer pour que les lecteurs adhèrent à la proposition ?

Voilà la question centrale de tout projet créatif.

Quand on me demande « est-ce que c’est possible de… ? », je réponds toujours oui et j’accompagne l’auteur dans une analyse des obstacles et des ressources.

Qu’est-ce qui vous fait vous poser la question ? Qu’est-ce qui peut vous aider à y répondre ?

En écriture, il n’y a pas de règle mais il y a des principes.

Des principes, ce sont comme des courants directeurs.

De la même manière que la gravité entraîne l’eau vers le bas de la pente, une scène sans tension peinera à passionner un lecteur. Pourtant, les cours d’eau creusent différemment leur lit, la tension, dans les scènes, peut prendre une foultitude de formes différentes.

Les principes, quand on les intègre, nous aident à écrire des histoires plus saisissantes, capable d’avoir davantage d’impact sur leurs lecteurs, à même de mieux les entraîner. Pour autant, les principes sont à notre service, pas l’inverse.

À partir de ces principes, nous imaginons des outils (comme la structure en trois actes ou le voyage du héros) qui nous aident à aller plus directement à l’essentiel.

Quand nous transformons ces outils en Commandements, nous perdons notre discernement et nous devenons l’instrument de nos outils plutôt que leur utilisateur.

Exercice

Pour éviter cet écueil, faites la liste de tous les impératifs que vous avez assimilés au cours de vos lecteurs, au détour de vidéos ou de podcasts, dans des formations ou lors de discussions avec d’autres auteurs.

Demandez-vous : si cette « règle » était en fait un outil, à quoi servirait-il ?

Dans quels cas serait-il pertinent de l’utiliser ?

Dans quels cas ne serait-il pas pertinent de l’utiliser ?

Cherchez à formuler des hypothèses, pas à trouver des réponses définitives.

Ensuite, testez vos hypothèses (si cet outil sert à xyz, que se passe-t-il quand je l’emploie pour xyz ? m’aide-t-il autant que je le pense ?)

Multipliez les expériences pour confirmer ou infirmer votre hypothèse (en écrivant des textes courts) et habituez-vous à manipuler l’outil sans en faire une règle absolue.

Par exemple, la structure en 3 actes (l’outil) peut vous aider à donner du rythme à votre intrigue et à vous assurer que votre histoire se développe bien avec cohérence (sa fonction).

Ce n’est pas la seule structure qui existe et elle est très générique, ce qui lui permet de vous donner rapidement une vision d’ensemble de votre projet et de tester si un concept porte bien en lui le potentiel d’une histoire.

La prochaine fois que vous aurez une idée, rédigez une ébauche de structure en trois actes rapide et expérimentez comment cet exercice vous aide à transformer une simple idée en histoire (l’expérience).

Répétez cet exercice pour transformer tous les principes d’écriture que vous rencontrerez en outils.

Ce faisant, vous vous approprierez la mécanique des histoires et développerez votre propre méthodologie, libre, efficace et jubilatoire.

Bonne écriture !

Anaël Verdier

* « Soyez comme l’eau qui se fraye un chemin à travers les fissures. Ne vous affirmez pas, mais ajustez-vous à l’objet, et vous trouverez un moyen de le contourner ou de le traverser. Si rien en vous ne reste rigide, les choses extérieures se dévoileront. » — Bruce Lee

PS : je prépare une formation sur les décors et leur description. Quelles questions voulez-vous que j’y aborde ?

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Si vous voulez travailler avec moi :

Perpétuellement ouvert aux auteurs désireux de renforcer leurs fondations, de faire le lent travail souterrain nécessaire pour développer une pratique durable et épanouie, le Mastermind vous attend.

Deux fois par an, je propose un suivi de projet sur 6 mois. Prochaine session au troisième trimestre 2024.

Cette année, j’ai publié 100 épisodes de mon podcast, Une Page à la Fois® , sur des sujets variés de la pratique consciente de l’écriture, mélange de techniques d’écriture, de méthodologie, de gestion des projets, de communication, d’édition, des savoir-être nécessaires à la construction d’une pratique durable. Le podcast est disponible sur toutes les plateformes principales et sur https://anchor.fm/unepagealafois

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