Ma perception relative du temps

Couché vers 23h. Réveillé à 5h30. Double méditation guidée. Levé à 9h30.

Je me force à multiplier les affirmations positives : l’argent me vient avec aisance (signe que l’univers « has my back » : j’ai trouvé un lucky cent (2cts) ce matin), j’écris des histoires captivantes et agréables à lire, mes personnages sont attachants (petit coup de cœur pour Fiona, qui apparaît seulement deux fois dans les 20 premiers « épisodes » du livre, et pour la relation qu’entretiennent les deux gamines), on a envie de les croiser dans la vraie vie.

Un peu de pensée magique m’aide à garder le cap.

Je fais ce que je dois : je fournis le travail, je prends le recul, je pense la stratégie, etc. et en même temps je laisse la vie décider.

C’est un peu le seul moyen que j’ai trouvé de ne pas désespérer complètement.

Il y a de l’espoir parce qu’il existe dans le monde la possibilité d’un mieux.

Sinon, à quoi bon agir ?

Que je crois ou non au premier degré de cette complicité de l’univers est hors de propos. Ce qui compte c’est le carburant que cette image offre à ma capacité de mise en action.

Estomaqué de découvrir qu’il m’a fallu 17 jours entre « j’ai fini mon filage » et « voici la version finalisée ».

17 jours que je n’ai pas ressentis. En temps ressenti, il s’est passé une semaine.

C’est un problème.

Ce n’est pas que je n’ai pas su que je n’avançais pas vite pendant ces vacances.

C’est que je ne l’ai pas vécu. Ressenti. Intégré. Je ne sais pas comment le dire. Mon rapport au temps en général, et plus particulièrement en phase de prod, mon rapport au temps est abstrait (?)

Sans la régularité des jours dictée par les impératifs scolaires, administratifs, quelle expérience avons-nous de l’écoulement d’une année ? La nuit n’est pas une rupture entre deux journées distinctes puisque les affaires d’aujourd’hui se prolongent demain, puisque je rêve de mes personnages et de mes intrigues la nuit.

Cette continuité de mes préoccupations, de mes réflexions, de mes activités (laissées en suspens d’une session sur l’autre), de mes intérêts, contribue-t-elle à cette perte de repères temporels (par quoi j’entends que je n’ai pas ressenti les 17 jours, je les ai juste constatés après coup).

Ce n’est pas un problème. Sauf si je rate des échéances — ce qui n’est pas le cas ici. Je suis même une semaine en avance sur l’échéance convenue.

C’est juste surprenant.

Ce n’est pas non plus que j’ai « perdu » ces jours. Ils ont été remplis de joie et de complicité et de moments forts et d’autres moments mous. Ces journées ont été riches de vie.

Mais je ne les ai pas enregistrées comme des unités distinctes.

J’ai le vague souvenir d’un article du New Yorker sur une journaliste (ou était-ce une romancière ? une essayiste ?) dont le travail porte sur notre représentation du temps.

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