15.5.23

J’aime ma vie cabossée. J’ai besoin de ça. Besoin, pas au sens vital mais parce que ça me donne de la joie et du plaisir et l’impression de vivre. Et pourtant je me dirige vers une vie plus réglée, moins instable. Je freine des quatre fers. Je ne veux pas ça. Je veux continuer de m’esquinter. Pas par masochisme mais parce que c’est là que je me sens heureux. Dans un certain chaos. Dans l’embrassade du changement radical. Permanent.

La frustration n’est pas un problème. L’inconfort n’est pas un problème.

Toujours en avant. Fuyant le rouleau compresseur d’une société (n’importe quelle société) qui étouffe les individualités. Qui normalise. Qui regarde les bouts qui dépassent et qui dit « c’est pas normal, c’est pas sain, il faut gommer, lisser, limer ».

« Normal »… 🖕🏻normal.

C’est quoi, le projet de la société de la normalité ? Une vie prolongée jusqu’à l’écœurement ? Une pelletée de dettes au nom de la sacro-sainte propriété immobilière pour s’acheter une illusion de sécurité ? Un langage bien lissé qui ne heurte personne ? Des opinions acérées au point de devenir des armes ?

Au nom de la normalité, les Croisades, la conquête de l’Ouest, la colonisation, les lobotomies, les camisoles de force, l’asservissement des peuples.

Ah ! Fuck it, ça m’enrage.