Ma concentration prend des allures de transe. J’ai l’air là, parce que mon corps occupe l’espace, mais je n’y suis pas. Mon esprit voyage. Il est relié à la terre. Il est enraciné dans le sol riche de nutriments, et il vagabonde, se gorge de dimensions parallèles.
Je suis dans l’arène. Je lutte là, avec mes démons et avec mes anges. Je surfe sur des courants cosmiques. Antennes ouvertes, je reçois tout ce que les étoiles m’envoient. Je ne suis qu’un réceptacle pour les rêves inassouvis, celui qui dit tout haut ce que les autres taisent par peur et sentiment d’impuissance. Ils ignorent comment s’élever au-dessus du mazout d’un quotidien qui les englue. Je droppe des indices. Je n’ai pas les clefs mais je reçois des pistes et je les partage, sans certitude mais avec conviction. Je n’ai foi en rien sauf en toi.
Je reviens à une période plus calme. J’ai traversé Novembre comme une fusée. Il y a eu les îles, il y a eu le Nano, il y a eu le clown trois fois, et la tempête, le brouillard, quelques nuits blanches. On a fini le mois comme on l’a commencé : sans dormir. Mon chemin s’éclaire. L’envie de faire renaît.
Plaie cicatrisée d’une espionne déguisée en majordome que vous ne rencontrerez jamais complètement.
Je suis là. J’y suis pour y rester. Je suis là pour apprendre à rester droit dans la tempête. Simplifier en me dépouillant des couches paradigmatiques qui ne me correspondent pas, qui m’ont été refilées par d’autres, enfilées par force ou par lâcheté, à mon insu ou avec ma complicité. M’en débarrasser. Jeter tous ces oripeaux au feu. Dissoudre les cendres dans l’acide. Simplifier qui je suis pour m’expanser.
La transe comme une visite guidée dans les coulisses de l’existence me montre la source de la lumière. Phare au milieu de la nuit. Je m’y fie. Je me base sur sa lueur pour concentrer ma navigation.