Rester connecté à l’humain et à l’art

Voir des gens. Prendre en compte leurs singularités, leurs émotions, les relations qui se nouent et qui sont des entité à part entière. Ne pas avoir peur des mouvements, même (surtout ?) quand ça brasse pas mal.

Vivre l’art. De l’intérieur et de l’extérieur. Créateur et spectateur. Encore et encore. Dans la sublimation et la poétisation du monde, dans la mise en exergue de l’humain, se trouve le sens. Dans ce monde où réalité est synonyme de mille choses sauf de rencontre et d’altérité, c’est une question de survie – pour moi.

Échanger des numéros, proposer des cafés, m’enthousiasmer d’un regard, d’un sourire, dire « apprends-moi qui tu es » tout en étant moi, sans avoir peur du rejet, sans me sur-adapter. Aimer. Savoir partir. Savoir rester. Savoir faire des pauses. Respirer. Douter.

La vie, au fond, reste la même, que le contexte soit florissant ou déclinant, que ce soit le printemps du monde ou son hiver : être et accueillir.

J’étais en déficit de gens, en déficit de nouvelle bouilles, de discussions, de partages, de désaccords, de co-construction. J’étais en déficit de tendresse et de bousculades, de franches embrassades et de caresses timidement esquissées. J’étais en déficit de cette partie de moi qui n’existe que partagée, vue, montrée, entendue, avec le risque que cela représente: « et s’ils ne m’aiment pas ? »

J’avais assez fait le choix du repli, de la cachette. J’avais assez fui pour me retrouver. Je m’étais rencontré.

Maintenant j’ai amorcé le virage et je me remplis d’eux, de vous, les autres. Je fuis les rencontres superficielles, ce qui m’intéresse c’est la rencontre d’âme à âme, le cœur à cœur (et souvent le corps à corps, je reste foncièrement kinesthésique). D’où mon rapport à l’art, parce que le travail artistique est un travail d’épure qui vise à exprimer le noyau de soi et le noyau du monde.

Fréquenter l’autre, puis créer de l’art, seul ou ensemble. Dans un dialogue vertueux où rencontrer l’autre permet de rencontre le monde, permet de rencontrer l’art, et l’art sert de vecteur à la rencontre avec l’autre et son monde. Si ma vie pouvait n’être faite que de ça : de relations et d’art, elle serait à sa juste place.

Qu’est-ce que je raconte ? Quand ma vie, comme en ce moment, n’est faite que de ça: de relations et d’art, elle est à sa juste place ; elle est vraie. ❤