Est toxique…
Toute relation autocratique.
Toute relation dans laquelle l’un, l’autre ou les deux cherchent à museler l’être de l’autre.
Toute relation dans laquelle l’un, l’autre ou les deux se déleste de sa responsabilité émotionnelle sur autrui.
Toute relation au sein de laquelle, lorsque vous vous sentez dans votre centre, aligné•e, épanoui•e, l’autre vous culpabilise.
Toute relation au sein de laquelle votre parole n’est pas prise en compte, l’expression de votre vérité n’est pas admise.
Toute relation violente, agressive, manipulante.
Une relation où l’on vous dit ce qui est bon ou mauvais, ce que vous avez le droit de faire ou non avec votre corps, votre voix, vos actions.
Toute relation où l’insécurité de l’un•e sert de justification à la réduction, au musèlement, à l’humiliation de l’autre.
On les reconnaît, les toxiques, à ce qu’ils cherchent, lorsqu’ils perdent pied, à entraîner avec eux ceux qui ont le pied ferme, l’équilibre sûr. Ils lancent des piques, tentent de rendre honteux, appuient là où ils pensent pouvoir faire mal.
On les reconnaît à ce qu’ils s’accrochent, incapables de quitter la table lorsqu’ils se sentent glisser. Ils se rendent volontiers victimes, pour qu’on les plaigne, parce que leur seule personnalité, étouffée par des décennies d’autocensure, ne suffit à capter l’attention.
Au final, c’est ce qu’ils sont, les toxiques, des gouffres à attention. Ils ont besoin du regard de l’autre pour se sentir exister et lorsqu’ils ne l’ont pas, ils se sentent disparaître, s’évanouissent dans l’éther. Enfin, c’est ce dont ils ont l’impression, parce que les autres ne la partagent pas, cette impression.
Alors ils tirent la corde à eux, craignant que, s’ils ne l’ont pas, ils seront laissés là pour geler. Et parce qu’ils le font, ils mettent en danger tout le groupe. A cause de leur inconfort avec eux-mêmes, ils ressentent un inconfort social et le cercle vicieux s’enclenche: avides d’attention, ils déploient les mécanismes les plus sombres et poussent à la fuite ou au simple détournement ceux-là même qui auraient pu les aimer.
Les toxiques me font de la peine mais je n’ai pas de place pour eux dans ma vie, alors je m’en détourne avec une certaine nostalgie, parce que sortir quelqu’un de sa vie, c’est toujours un peu triste. C’est aussi un peu le prix à payer pour continuer à s’épanouir.