long boulevard de solitude
pas d’interruption
pas de conversation, de découverte, d’interaction avec le monde extérieur
nécessaire pour connexion avec le monde intérieur
j’ai déjà tout ce dont j’ai besoin : les impressions et les images et les histoires
le rythme de l’isolement — arrêter de sortir — faire des vivres — vivre en huis clos — marin immobile (pour le parallèle) — comme une danse hypnotique rassurante pour les génies qui président à la création
faire silence en moi, apaisé le rythme de mon souffle, de mon sang, pour entendre la voix qui murmure à mon oreille
scaphandrier en excursion. loin du monde. même si en apparence je suis là je n’y suis pas vraiment. coquille vide. rien à l’intérieur. personne à la maison. l’esprit ailleurs, parti dans un entrelacs de fil. il y en a de partout : des pelotes, des rejets, des segments noués, des bouts de broderie, du tricot, des trucs de tous côtés. ça marche bien, cette métaphore, pour le travail que je fais à Rochefort. je fabrique une corde de texte.
bref
pas la peine de m’appeler, j’ai perdu volontairement mon téléphone, coupé les liens avec le rivage j’ai pris le large.
Photo de Raimond Klavins sur Unsplash