Nomadisme identitaire

Couché peu avant 5 heures. Levé peu avant midi.

Binge-watched Salade Grecque. Fossé générationel.

État intérieur : 🌪️

Dehors : pluie intermittente. L’extérieur est un monde étrange.

On deck : projet Alfred, notes d’ateliers, podcast

Vide-tête : Panique à bord. Trop d’onglets ouverts dans ma tête. Entre l’envie d’écrire un jeu vidéo et les projets de romans et les envies d’ateliers et tout ce que le monde foufoufou dans lequel nous semblons vivre (c’est une simulation, pas vrai ?) mon cerveau déclenche des tornades:

La Horde du Contrevent est un rogue-like ? 🤯

Je rêve d’un monde dirigé par des IA programmées pour maintenir les écosystèmes à leur niveau optimal d’épanouissement — quoique ça signifierait sans doute éliminer ou stériliser une bonne partie de l’humanité…

l’IA marque la fin de la vérité. Les deepfakes sont déjà là et ne vont pas disparaître de sitôt.

Je ne veux pas me mettre d’œillères et en même temps je me sens complètement dépassé. Quel monde !

Je me demande si toutes les innovations ont causé cette réaction chez les gens. Quand l’ampoule électrique est arrivée. Quand de nouveaux outils ont atteint leur maturité.

Je me sens comme une grenouille dans une casserole d’eau. Je réalise que je suis en train de cuire mais je suis trop ramolli par la chaleur pour m’échapper. Avec cette nuance en plus que la casserole, c’est le monde. Imagine un poisson au milieu d’une canicule océanique. Tu peux t’éloigner mais tu ne peux pas fuir. L’eau est ton monde. Où que tu ailles, elle sera là.

C’est l’impression que j’ai.

Je suis sûr qu’une partie de cette impression vient de mon âge et de la réalisation inéluctable pour chaque génération que le monde dans lequel je vis n’a rien à voir avec celui pour lequel je me suis préparé. Il a changé. Mes repères et mes attentes sont bloquées en 90. Je m’étais projeté sur la base de ce que je connaissais, j’ai agi sur la base de ce que je connaissais alors que cette base s’érodait sans que je n’en prenne conscience. On sait que le monde change. Ça reste théorique.

C’est ce qui cause autant de friction à chaque nouvelle transformation de la société. L’arrière garde s’accroche coûte que coûte à ce qu’elle a connu parce qu’elle sait que le changement signifie que les privilèges vont changer de main. Les princes d’hier sont les mendiants d’aujourd’hui.

Ça demande une sacrée force mentale et une capacité de recul et de volonté pour abandonner la carapace d’hier au profit des ailes d’aujourd’hui.

Encore une fois l’illusion de la continuité identitaire s’impose. Si l’on évolue en accord avec le monde, alors le Soi passe son temps à changer. On change de tempérament en fonction de ce que l’époque exige. De ce qui est le plus optimal pour nous. Pas de nostalgie pour le costume de la veille. On change de relations, de métier, de caractère, de compétences, et l’on avance « avec son temps ».

Les sédentaires, qui ont tout intérêt à perpétuer le mythe de la continuité du Soi, crieront à l’opportunisme et au retournement de veste.

Ils auront tort.

S’adapter n’est pas se trahir. C’est s’abandonner à l’énergie vitale.

Reste la question de la direction que l’on donne à son adaptation. Chaque nouvelle innovation offre une multitude de mises en application possible. La liberté et l’identité sont peut-être là. Dans le fait de choisir quelle direction l’on souhaite épouser.

Pour poursuivre la réflexion : L’Homme Dé, Un, personne et cent mille.