Ils ne comprennent pas, les joyeux du monde, le plaisir que l’on peut ressentir à laisser la mélancolie épouser les contours de notre âme. Ils fuient tout ce qui leur évoque inconfort, tension ou douleur. Ils ignorent quel bonheur existe dans les méandres de la noirceur intérieure. Ils n’avancent que dans la lueur de leurs lampes à pétrole vacillantes, tremblent au moindre mouvement des ombres.
Ils ne comprennent pas la densité de l’existence, que ce n’est pas dans l’agitation pour répondre aux exigences d’un monde créé de main d’homme que l’on trouve le sens et l’épanouissement. C’est dans la vie elle-même, dans le simple et banal fait d’être. Là. Ici. Dans le monde. Posé. Existant. Souffrant. Riant. Étant.
Je souffre de voir l’agitation des singes humains. Je souffre de les voir, emportés par leur ronde, heurtant leurs cymbales, tenter de m’emporter avec eux.