Dionysos a ce pouvoir de me ramener à moi, j’écoute et les mots bourgeonnent. Pas ici, sur le blog, mais sur la page, là où ça compte le plus, là où j’écris ma vie à l’encre indélébile.
Je descends du ring après un jeu en forme de dispute.
La vie est-elle à ce point sérieuse ? La prochaine fois, je t’apporterai des fleurs.
Incapable de rester éveillé, auteur somnambule, je ne retiens pas mes mots.
À mon contact, j’aimerais que ce soit l’intensité de la vie que l’on s’offre. Il a voulu nager avec moi, juste parce qu’on lui avait dit que j’étais un dauphin. Mais quand il a fallu chasser, il est sorti de l’eau. Il pensait que les dauphins étaient doux et qu’ils chiaient des arcs-en-ciel en bondissant par-dessus la mer, en particulier la nuit et sur fond de pleine lune.
Il paraîtrait que j’aurais peur de l’indépendance des autres. Soit. Et que je serais un gourou de secte. Je prends ça aussi.
Ok, on a bien rigolé. La vie est tellement plus belle quand elle est vécue en entièreté. Intégrité de soi, intégrité de l’énergie offerte au monde. Depuis que j’ai décidé que je n’avais pas besoin que l’on m’aime, je suis plus vivant que jamais. Elle est terrible cette peur de l’insuffisance. Elle m’a réduit et elle continue de réduire ceux qui ont intégré le message récurrent de leur enfance: « Tu n’es pas assez ».
Mais assez quoi ?
Assez rien, assez tout, assez grand, assez petit, assez intelligent, assez concentré, assez malin, assez brillant, assez attentif, assez beau, assez smooth, assez ferme, assez, assez, ASSEZ!
Devenir adulte (je veux dire vraiment adulte, pas juste indépendant financièrement et pas juste avoir le droit de vote), devenir adulte passe par l’acceptation radicale de soi, défauts compris. Je suis râleur, j’ai des moments de repli sur moi où je disparais sans prévenir personne, je donne l’impression d’être inconstant même si je suis une ligne directrice très simple. Et je ne prends rien vraiment au sérieux (la vie n’est qu’un jeu).
Cela passe aussi par cette réalisation que la seule personne qui puisse nous heurter, nous abandonner, nous faire souffrir… c’est nous-même (psychopathe sanguinaire exclu).
Les pics émotionnels sont fun, le quotidien est riche de beauté et de calme, parfois une rupture amicale fait du bien. C’est aussi à cela que l’on identifie ceux qui restent. La question qui importe : qui est là en ce moment ?
M’eut-il rappelé après que je lui ai laissé un message vocal, tout cela aurait pris un tout autre tour. Il ne l’a pas fait. Je n’ai pas insisté. J’ai joué selon ses règles, j’ai décidé de lui laisser la main, qu’il guide la partie. Alors cela a été violence, émotions écorchées, et obstination de tous les bords. Une autre saveur de communication.
A la fin de la partie, je lui ai tendu la main : “Fin du premier chapitre, ai-je dit, faisons une trêve”.
Il n’a pas voulu que ce ne fut qu’un jeu, enflammé il a déclaré: “Tu n’as pas compris, tu as été trop loin. Adieu”. Alors là je me suis esclaffé, elle était trop bonne.
Qu’écrit Djian pour Eicher, déjà ? “Je n’aurais pas tout appris, il n’y a rien à comprendre”, quelque chose comme ça.
La vie est absurde. En tout cas cette portion. Explosion hors de proportion d’une anecdote. J’en serais presque à regretter de ne pas avoir eu envie de coucher avec elle.
La nostalgie pointera le bout de son nez plus tard, quand la colère sera retombée. Ainsi va le cycle des émotions.
En attendant, je réécris, après une pause de dix jours que j’ai détestée. Je déteste les pauses d’écriture.