Ma vie n’a pas basculé quand tu y es entré. Je t’attendais. Je t’attendais depuis qu’à 6 ans ma tante m’apprenait les paroles de Pierrot.
7 ans aujourd’hui et je continue de te découvrir et de redécouvrir le monde à travers tes yeux.
C’est amusant comme tout a une importance différente quand tu es là. Parfois je m’agace d’impatience et je m’en veux.
J’aime quand nous marchons côte à côte et que tu me racontes tes journées, et que tu me dis « j’ai inventé un jeu… »
J’aime le soir que tu me fasses une place sur ton matelas et que tu te prépares pour l’histoire que tu as choisie. Je dis: « Juste un chapitre, parce qu’il est tard » et page après page c’est moi qui change d’avis: « Encore un autre ».
Tu sais, ce n’est pas vraiment pour l’histoire que je reste, mais parce que je vois le temps qui passe et chaque trait sur le mur, un peu plus haut que le précédent, et tes vêtements trop petits, et les jouets qui ne t’intéressent plus et je compte les jours et je me dis qu’un jour tu partiras faire ta vie et tu n’auras plus envie de ces moments avec moi et tu me trouveras trop vieux, trop con, trop loin de toi.
Alors ces pages que je te lis en plus chaque soir, c’est pour conjurer le sort. C’est pour repousser un peu l’échéance et profiter de toi juste une minute de plus, juste une petite minute de plus…
Joyeux Anniversaire, bonhomme.